Le garrot est un geste de premier secours important à connaître car il peut sauver des vies. Mais il ne s’agit pas d’une technique anodine, puisqu’un garrot mal réalisé ou laissé trop longtemps peut avoir de lourdes conséquences. On fait le point sur ce geste médical : dans quel cas l’utiliser ? Comment faire un garrot ? Quelles sont les précautions à prendre ?
Qu’est-ce qu’un garrot ?
Le garrot est un dispositif médical que l’on va utiliser en cas de blessure sur un membre supérieur ou inférieur qui entraîne une hémorragie externe. Son intérêt premier est donc de maintenir ou de stopper cette hémorragie dans un contexte d’urgence. Il peut être réalisé avec un drap, une écharpe, un foulard… Selon ce que la personne possède sous la main pour agir rapidement.
Il ne s’agit pas d’un geste fréquemment pratiqué. La pose d’un garrot se fait surtout lorsqu’une compression n’est pas suffisante pour arrêter le saignement, en attendant qu’un soignant prenne le relais.
On distingue plusieurs types de garrot, à savoir que certains sont réservés uniquement aux professionnels de santé. C’est le cas du garrot pneumatique utilisé dans les services de réanimation, du garrot élastique ou du garrot automatique que l’on retrouve dans les laboratoires pour les prises de sang.
Les garrots tactiques et tourniquets peuvent être utilisés par le grand public car ils sont prêts à l’emploi.
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Dans quel cas utiliser un garrot ?
En réalité, la pose d’un garrot n’est pas très courante car elle nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs. Cette technique ne s’applique que sur une courte durée, dans l’urgence ou dans un cadre médical bien spécifique. On lui préfère la compression manuelle, moins dangereuse, lorsque cela est possible. Il est recommandé de faire un garrot si :
- La compression manuelle ne suffit pas à arrêter l’hémorragie et il devient impossible de maintenir le point de compression ;
- On constate la présence d’un corps étranger dans la plaie ;
- La plaie est trop large ou le membre est amputé ou broyé, empêchant une compression locale ;
- La victime souffre d’une autre urgence vitale ( difficulté à respirer, arrêt cardiaque…)
- Il y a plusieurs victimes à prendre en charge à la fois.
Comment poser un garrot ?
Tout d’abord, il faut savoir que la pose d’un garrot est un geste risqué. C’est la raison pour laquelle, depuis 2015, la Croix-Rouge a réintroduit dans ses formations grand public la pose d’un garrot. Nous vous conseillons vivement de participer à une formation aux premiers secours afin de savoir comment réagir efficacement et avec les bons gestes en cas d’accident. Voyons maintenant comment faire un garrot sécurisé :
Étape 1 : analyser la source de l’hémorragie et compresser la plaie
Commencez par chercher la source de l’hémorragie et, si possible, marquez-la. Une fois que le blessure est localisée, compressez manuellement la plaie à l’aide d’une compresse stérile ou de tout autre tissu absorbant pour faire comme un pansement compressif. Même si la compresse se gorge de sang ne la retirez surtout pas car cela risque d’aggraver l’hémorragie. Si l’écoulement ne s’arrête pas, appelez les urgences et préparez-vous à faire le garrot.
Étape 2 : mettre en place le garrot
Idéalement, le garrot doit se placer entre la plaie et le cœur pour éviter que le sang qui vient du cœur ne s’écoule. Par exemple : au-dessus du genou pour une plaie sur le membre inférieur ou au-dessus du coude pour le membre supérieur. Il ne doit jamais être placé sur une articulation.
Si vous ne possédez pas de garrot médical, vous pouvez en improviser un avec un foulard, une écharpe ou tout autre tissu solide et non élastique. Le plus facile est de faire un « garrot cravate » :
- Tout en continuant de compresser l’artère, posez le tissu à quelques centimètres au-dessus de la plaie ;
- Réalisez deux tours pour comprimer le sang, faites un nœud et placez un stylo ou un morceau de bois dans le nœud ;
- Tournez le stylo ou le morceau de bois pour resserrer le tissu jusqu’à l’arrêt du saignement et faites un second nœud pour maintenir en place le stylo.
Il est important de bien noter l’heure de la pose du garrot pour le transmettre aux équipes médicales qui arriveront sur place.
Quels sont les risques d’un garrot mal posé ?
Savoir comment faire un garrot est important car s’il est mal posé cela peut entraîner plusieurs conséquences :
- Un garrot trop serré ou laissé trop longtemps ( plus de 2 heures) risque de provoquer une paralysie des membres et de faire nécroser les tissus au-delà de 4 à 6 heures ;
- Si le sang continue de couler c’est que le garrot n’est pas suffisamment serré ;
- N’essayez pas de retirer un garrot, seul un médecin est habilité à le faire. Desserrer un garrot peut aggraver l’état de santé de la victime et causer de graves complications dues à la perte de sang suite au relâchement de la compression.
Enfin, si vous ne savez pas du tout comment faire un garrot ou que vous êtes trop choqué pour entreprendre un geste, contentez-vous de compresser la plaie à l’aide d’un linge absorbant. Les secours pourront vous donner des directives à suivre par téléphone en attendant leur arrivée.
